Il y a plus de cinq ans, la majorité annonçait son projet de créer 11 parcelles à bâtir (de 10 à 12 ares à 75 euros/m²) au bois d’Heer, rue Basse des Canes. En mars 2010, le projet a été annulé eu égard au risque minier. En décembre 2010, la Ville a représenté le même projet, à la virgule près. Face aux nombreuses actions et réactions des riverains, soutenues par le CDH, la majorité a dû revoir son projet à la baisse suite au rapport de la Cellule sous-sol du SPW-DGO3.
Dès lors, la ville a été contrainte de réduire son projet à seulement trois lots, ce qui, pour le CDH d’Andenne, était toujours complètement irréaliste car, comme indiqué à l’époque :
- le SPW-DGO3 a détecté près de 350 puits de mines dans le bois d’Heer dont plus de 100 répertoriés dans la zone de bâtisse ;
- la zone est extrêmement humide, « marécageuse » et clairement inadaptée à l’accueil de toute construction ;
- l’électricité a été installée sur TOUTE la longueur de la rue alors que seules trois maisons pourraient y voir le jour.
Le but de ce projet est double pour la majorité : d’une part, l’objectif avoué est de vendre « à un tarif social pour permettre l’accès à la propriété aux jeunes ménages » (Claude Eerdekens – Images à l’appui – RTL TVI – 2010). D’autre part, l’objectif « moins » avoué était économique. En effet, le budget 2009 prévoyait une recette de 400.000 euros pour la Ville grâce à la vente de ces parcelles.
Les terrains, même déboisés, ne se vendent pas facilement. Au lieu d’avoir des recettes de la vente de ces terrains, la Ville dépense des sommes importantes (frais administratifs, d’aménagement, de déboisement, etc.) en espérant les vendre à tout prix. Cela vaut-il encore la peine de s’obstiner envers et contre tout ?
La seule parcelle vendue a été déboisée par les soins de l’acquéreur. Une habitation est en cours de construction mais le propriétaire a décidé d’arrêter les travaux pour des raisons qui lui sont propres. Néanmoins, les travaux ont mis à jour une humidité extrêmement importante. Une pompe extractive est d’ailleurs nécessaire. Un coffret électrique a été placé sur le pylône situé en face de son terrain, de l’autre côté de la route, afin de faire fonctionner celle-ci. Une gaine traverse donc la route et commence déjà à se détériorer avec suite, entre autres, au passage des voitures. En désespoir de cause, le pauvre propriétaire souhaite même revendre sa parcelle en l’état…
Les deux autres parcelles invendues ont été déboisées par des professionnels mandatés par la Ville. En outre, une borne électrique relative à une des parcelles invendues a été arrachée par les « déboiseurs ».
Comme le démontrent les photos ci-jointes, nombre d’arbres abattus gisent toujours sur place.
Constatons que ce dossier est un échec sur toute la ligne ! Même s’il me serait facile de pointer ici les responsabilités de la majorité, je préfère me tourner vers l’avenir et tenter de dégager des solutions stables et crédibles tant pour le propriétaire que pour les riverains.
Mes questions au collège sont les suivantes :
- depuis 2010, combien la Ville a-t-elle dépensé dans le cadre de ce dossier : frais administratifs, frais d’égouttage et d’électricité, nombre d’heures prestées par le personnel communal, déboisement/dessouchage des parcelles de la rue Basse des Canes, etc. ?
- le collège envisage-t-il maintenir en vente les deux parcelles restantes vu la forte diminution du prix de vente d’un terrain de 75 euros/m² en 2009 à 50 euros/m² aujourd’hui ? Si la réponse est négative, comment réhabiliter cette zone ? Celle-ci sera-t-elle rendue à la nature et au bois d’Heer ? Un autre projet d’aménagement, établi en concertation avec les riverains est-il envisageable ? Le SPW-DGO3 peut-il nous être d’une aide quelconque ?
- légalement, comment se délier d’éventuels engagements ? Je pense ici aux conditions de vente et obligations faites au propriétaire d’une des parcelles qui, au vu de la situation, semblent impossibles à respecter.
Il est impératif que nous sortions par le haut de ce dossier plus que problématique.
Interpellation déposée par Étienne Sermon au Conseil communal du 13 juillet 2015