Précision liminaire : les pourcentages et autres chiffres émanent du budget du CPAS, de l’étude de décembre 2010 sur les finances des CPAS, du profil financier « Dexia » de la commune et du Forem.
Prétendre qu’Andenne est une ville où règne la précarité serait intellectuellement incorrect. En faire un havre de bien-être le serait tout autant. En matière d’emploi, le taux de chômage est globalement en phase avec la moyenne régionale (si on se base sur les statistiques de janvier) mais reste significativement supérieur au reste de l’arrondissement. La proportion de bénéficiaires du RIS en 2009, quant à elle, est inférieure à la moyenne wallonne (0,73% contre 0,90%) mais significativement supérieure à celle du cluster (0,75%). Le revenu moyen par habitant, enfin, est légèrement supérieur à la moyenne du cluster mais significativement inférieur à la moyenne régionale (22.647 contre 25.221 €).
On pourrait dès lors s’attendre à ce qu’Andenne s’attelle à une vraie stratégie de solidarité, que le CPAS soit un acteur privilégié et armé pour répondre aux situations et aux risques de précarité.
Le moins que l’on puisse dire est que le constat est mitigé. La dotation communale par habitant s’élève à quelque 80€ alors que la moyenne régionale s’élève à 114 €. Proportionnellement, la part communale s’élève à 19% à Andenne et 23% dans le cluster. La moyenne régionale est, quant à elle, de 22,5%.
Certes, les recettes issues des maisons de repos sont de nature à nuancer le propos. Mais elles n’empêchent que les recettes ordinaires des CPAS – dans leur ensemble – s’élèvent à 466 euros par habitant pour le cluster, 505 pour la Région et seulement environ 415 euros pour Andenne.
Je relève toutefois la stratégie volontariste du CPAS quant aux articles 60, surreprésentés par rapport à la moyenne régionale.
Il me semble personnellement que le CPAS est tout à la fois un opérateur de solidarité – une sorte de filet social pour ceux qui n’ont plus d’autre issue – et un tremplin vers un parcours d’insertion, sociale ou professionnelle.
Compte tenu de ce qui précède, Compte tenu du sous-financement (en tous cas « facial ») du CPAS, mes questions sont les suivantes :
- Eu égard aux autres recettes du CPAS, comment positionnez-vous arithmétiquement, socio-économiquement et politiquement le niveau de la dotation communale au CPAS de notre commune ?
- Quel type d’intervention privilégiez-vous entre aides directes et avances récupérables ? Sur quelle analyse repose votre choix ?
- Comment ventilez-vous les différents publics bénéficiaires de l’aide du CPAS et quelles réponses spécifiques leur sont destinées ? (immigrés, infra-qualifiés, problèmes de santé, familles monoparentales, exclusions de l’ONEM…)
- Quel monitoring êtes-vous en mesure de nous fournir sur les différentes interventions visant à l’insertion sociale des personnes en état de précarité ? J’entends par là l’effet de levier engendré par vos différentes actions, qu’il s’agisse de l’article 60 ou d’autres mesures de soutien ou d’accompagnement ? Quel est le temps moyen passé comme allocataire CPAS ? Une telle information pourrait-elle être comparée avec le cluster ou la Région ?
- Est-il envisageable de réaliser un bilan social de la commune en collaboration avec les acteurs locaux qui travaillent sur le problème de la précarité : le CPAS, l’Envol, le Logis andennais…et de le présenter ensuite au Conseil conjoint ?
Mon propos n’est pas d’encourager la Commune de verser dans l’assistanat mais bien de calibrer au mieux les ressources dédicacées à la politique sociale eu égard aux réalités observées à Andenne.
Interpellation déposée par Philippe Mattart au Conseil communal du 3 mars 2011