Création d’une ville nouvelle à Andenne : effet d’annonce ou annonce de fait ?


Plan de secteur d'Andenne
Une zone de 60 ha est inscrite en ZACC au plan de secteur d’Andenne.

Dans deux courriers adressés au président du cdH, Benoît Lutgen, relatifs à l’étude du Centre d’études politiques, économiques et sociales du cdH (CEPESS) sur la création de villes nouvelles, le bourgmestre s’interroge sur l’implication possible de cette étude pour la région de Namur et singulièrement pour Andenne qui dispose d’un potentiel de 60 ha en zone d’aménagement communal concerté (ZACC), « susceptible d’assurer un développement urbain complet » et d’accueillir – je cite – « une ville avec des emplois, de l’activité économique, des centres d’affaires, des bureaux d’études et j’en passe ».

J’attire votre attention sur le fait que ladite étude a été réalisée par des praticiens de haut vol de la recherche scientifique : praticiens dont le CEPESS a la chance de disposer parmi ses effectifs. Cette étude de grande qualité est donc de nature à inspirer un vrai projet politique, fondé sur une vision « macro » du développement territorial.

Je crois, par ailleurs, savoir que le BEP s’est penché sur l’urbanisation éventuelle de la campagne d’Anton, dans le cadre de la création d’un quartier durable et ce dans le périmètre d’une zone de 49 ha en ZACC, avec des logements, des équipements communautaires, des commerces et des entreprises.

Je suppose que le Collège a eu connaissance de cette étude réalisée à la demande du BEP. Serait-il dès lors possible de savoir si vous avez établi un lien formel entre les conclusions de cette étude et les courriers adressés au président du cdH concernant l’étude du CEPESS ? Quelle est votre analyse à ce sujet ?

J’ai le sentiment que, indépendamment de ces deux études, le Collège s’est déjà largement avancé en termes de projets d’urbanisation de notre commune, notamment sur base des potentialités de la ZACC précitée. Il me semble donc temps que le Conseil communal puisse se saisir de cette réflexion qui doit porter non pas sur la croissance démographique comme fin en soi mais bien sur la qualité de vie en lien avec la croissance démographique. Ce sont deux choses très différentes.

Nous souhaiterions donc des explications précises de votre part à ce sujet, quant aux perspectives à long, moyen et court terme, mais aussi quant au calendrier de tels projets.

Nous ne pouvons accepter que cette réflexion se poursuive dans le cénacle étroit du Collège et nous mette le dos au mur dès lors que des actes administratifs importants seront soumis à l’approbation du Conseil. Nous demandons à ce que cette réflexion puisse avoir lieu d’emblée dans le cadre du Conseil communal.

Nous souhaitons donc, une nouvelle fois, qu’une commission communale ad hoc – dédicacée au développement territorial de notre commune – soit créée afin que les conseillers communaux de tous les groupes soient directement associés aux choix politiques posés en la matière. N’oublions pas que l’aménagement du territoire est la matière avec laquelle on est le plus susceptible d’impacter le cadre de vie des citoyens.

Si la vision du Collège rencontre la vision d’intérêt général portée par le cdH sur base de l’étude du CEPESS et si vous vous ralliez à un projet de progression de la qualité de vie et du développement humain, nous aurons à cœur de vous aider à faire aboutir votre projet. Mais nous ne pourrons accepter que ce projet ne soit lié qu’à une simple course démographique. Gérer une commune n’est pas un Monopoly.

Je vous remercie.

Interpellation déposée par Philippe Mattart au Conseil communal du 27 mai 2014