Comme la plupart des communes wallonnes, Andenne compte un nombre significatif de demandeurs d’emploi très éloignés du marché du travail mais aussi de personnes qui ne sont plus intégrées dans la demande d’emploi pour différentes raisons et qui émargent au CPAS. Un millier de demandeurs d’emploi inoccupés n’ont pas de diplôme d’enseignement secondaire (près de 800 demandeurs d’emploi demandeurs d’emploi demandeurs d’allocation) et 661 demandeurs ont plus de deux ans de chômage (620 DEDA). Plus de 200 personnes sont, en outre, bénéficiaires du RIS.
La commune doit évidemment prendre ses responsabilités pour aider ces personnes qui, compte tenu de leur faible qualification, de leur fragilité sociale, de leur enlisement dans le chômage ne savent parfois pas où trouver de l’aide.
Elle dispose d’outils à cette fin : la Maison de l’emploi (inaugurée en 2010 sur base d’un partenariat organique avec le FOREM), l’Envol (excellent OISP qui mène un travail remarquable notamment en matière d’alphabétisation), le service d’insertion socioprofessionnelle du CPAS, le service économie-emploi de la ville, l’ALE, et la MIRENA, une des 11 missions régionales pour l’emploi que compte la Wallonie.
- Quel est globalement le bilan le plus récent du partenariat entre la maison de l’emploi et les autres partenaires : prestations d’accompagnement, niveau de fréquentation, accès libre aux équipements de la maison de l’emploi, participation des partenaires … ?
- Pouvez-vous me donner les données quantitatives relatives aux publics les plus précarisés (niveau de qualification, durée de chômage, allocataires du CPAS) qui ont bénéficié d’une action de formation, d’insertion, de mise à l’emploi à l’initiative ou sur base d’une prestation de chaque partenaire?
- Combien de demandeurs d’emploi ont, par ailleurs, éventuellement été envoyés en formation qualifiante après un passage à la maison de l’emploi ou un parcours de pré-qualification à l’Envol ?
- Pouvez-vous nous exposer la méthodologie de travail actuelle du service d’insertion socioprofessionnelle ?
- Avez-vous globalement mis en place un monitoring permettant de mesurer l’impact des actions des partenaires ou du partenariat en matière de formation et insertion?
La MIRENA mérite un focus particulier
Pour rappel, il s’agit d’un opérateur sous-régional voué à mener des actions d’insertion en faveur des publics les plus éloignés du marché de l’emploi, en termes notamment de niveau d’éducation et de durée d’inoccupation.
D’une manière générale, les MIRE sont des partenaires privilégiés et indispensables de la politique de l’emploi. L’immense majorité d’entre elles font un travail remarquable et, sans équivoque, complémentaire à celui du FOREM. Leur personnel est motivé et de qualité. Et je crois sincèrement que leur rôle de service public doit être renforcé, en concertation avec elles. Elles exercent, en effet, une mission de service public fonctionnel voire même organique compte tenu de leur superposition sur les directions régionales du FOREM, mais aussi de leur mission décrétale. A ce titre, elles sont légalement tenues de rendre des comptes précis sur les bénéficiaires qu’elles encadrent.
Or, comme vous l’avez lu dans la presse, un débat parlementaire a non seulement permis de clarifier des malentendus sur le financement des MIRE mais a, de surcroît, coïncidé avec le dépôt des rapports d’inspection les concernant, qui pour certaines d’entre elles, ont de quoi nous interpeller, notamment à propos de leurs réserves financières.
Par ailleurs, des questions se posent sur le respect des publics cibles. Sans qu’il soit question d’individualiser le constat de l’inspection et de se prêter à un quelconque procès, il ne peut que nous interpeller par rapport à Andenne. Parce que la collaboration avec la MIRENA n’a de sens que si celle-ci se préoccupe prioritairement des publics les plus précarisés, c’est-à-dire ceux prévus par le décret, et que si elle effectue un reporting précis et transparent en ce sens.
- Pouvez-vous donc me dire si la collaboration entre la ville et la MIRENA est correctement contractualisée et se concentre sur les publics prévus par le décret du 11 mars 2004 ?
- Pouvez-vous également me dire si les activités d’outplacement offertes par la MIRENA sont exercées à partir du siège d’Andenne, à savoir la Maison de l’Emploi.
- Quel est le bilan de la MIRENA à Andenne ? Un reporting régulier est-il demandé par vos services à la MIRENA ?
Ceci ne concerne pas les agents de la MIRENA, qui font un travail remarquable sur le terrain. Mais, le cas échéant, une mise au point pourrait être nécessaire entre la Commune et le management de la MIRE afin de s’assurer que leurs orientations sont conformes à la législation et aux besoins de notre commune.
Interpellation déposée par Philippe Mattart au Conseil communal du 25 novembre 2011