Le Port autonome de Namur au cœur de tensions


Les commentaires et les questions qui suivent sont essentiellement inspirés d’un article de Sud Presse du 15 février dernier, tout particulièrement de la transcription verbatim de propos du bourgmestre d’Andenne, Claude Eerdekens, et du vice-président du Port autonome de Namur, Francis Verborg.

Claude Eerdekens déclare que « le port autonome défend des trafiquants et des clients véreux » et que son « conseil d’administration [NDLR : dans lequel siègent notre premier échevin et le président du Conseil] défend les barjots plutôt que les bons investisseurs » ;

Francis Verborg rappelle qu’il siège au Port autonome depuis des dizaines d’années et que les retombées économiques ne sont pas négligeables.

Cette sortie médiatique confuse et grossière n’est pas opportune. Elle donne l’image d’une majorité divisée, dans laquelle la communication n’a de toute évidence pas été concertée. Je n’ignore évidemment pas qu’une concertation a eu lieu à l’heureuse initiative du ministre Di Antonio : raison pour laquelle je me suis abstenu d’interpeller le Collège lors du précédent Conseil communal. Mais suite au propos fleuris et autres insinuations que le bourgmestre a débités dans la presse sur une question d’intérêt communal, il me semble que c’est maintenant ici qu’il doit se justifier.

Les accusations que le bourgmestre profère sont graves. Je le dis sans a priori. Elles portent sur l’environnement et sur le cadre de vie des Andennais. Mais il en dit trop ou pas assez, sur les infractions dont il a connaissance et sur leurs auteurs.

Dans tous les cas, il est en grave défaut dans son rôle d’officier public en laissant entendre qu’il dispose d’éléments susceptibles d’être transmis au parquet et qu’il les montrera à la presse « en temps utile ». Pour rappel, « Toute autorité constituée, tout fonctionnaire ou officier public, qui, dans l’exercice de ses fonctions, acquerra la connaissance d’un crime ou d’un délit, sera tenu d’en donner avis sur le champ au procureur du Roi près le tribunal dans le ressort duquel ce crime ou délit aura été commis ou dans lequel l’inculpé pourrait être trouvé, et de transmettre à ce magistrat tous les renseignements, procès-verbaux et actes qui y sont relatifs ». Soit, il dispose réellement d’éléments concrets et il ne les a pas transmis immédiatement au parquet, soit il n’en dispose pas et c’est lui qui est passible d’une action en diffamation.

Puisque le bourgmestre s’est répandu dans la presse, de façon énigmatique, je suppose qu’il ne verra pas d’inconvénients à réserver les informations claires et complètes sur cette question à notre Conseil communal.

Je vous remercie

Interpellation déposée par Philippe Mattart au Conseil communal du 29 mars 2013