Peut-on être heureux en travaillant pour la Ville d’Andenne ?


La Ville d’Andenne, en tant qu’entreprise, occupe plusieurs centaines de travailleurs. En principe, et c’est le cas pour la très grande majorité du personnel, chaque travailleur fait de son mieux pour mener les missions qui lui sont confiées. Le groupe cdH apprécie d’ailleurs régulièrement la qualité du travail accompli.

Malheureusement, comme dans toute entreprise, et malgré toute la bonne volonté et l’enthousiasme de chacun, il arrive que certains membres du personnel ne se sentent pas ou plus à leur place, perdent toute leur motivation voire même se mettent en opposition avec leur employeur. Ce phénomène n’est pas spécifique à l’administration communale d’Andenne, il peut se produire n’importe où.

Dans une étude menée en 2012 par Tower Watson, une entreprise de consultance en ressources humaines, 32 000 travailleurs dans le secteur de l’entreprise dans 29 pays ont été interrogés au sujet de l’engagement dans leur entreprise (ainsi que tous les facteurs contribuant à l’engagement, à savoir le niveau de confiance dans la hiérarchie et la perception par le personnel de l’intérêt de la hiérarchie pour le bien-être du personnel). La conclusion est sans appel : à peine un tiers des travailleurs se sentent investis dans leur travail (35 pour cent). Une part bien plus importante se sent « détachée » ou activement « désinvestie » (43 pour cent). Les 22 pour cent restants se sentent « non soutenus ».

On pourrait être tenté de parler d’une anomalie statistique, mais Tower Watson mène cette étude chaque année depuis plusieurs années et les chiffres sont parfois encore moins bons. Bien sûr, cette étude est menée dans le secteur privé. Mais vu l’ampleur de l’échantillon, la situation n’est probablement pas bien différente dans le secteur public. Si nous devions appliquer les résulats de cette étude à une structure telle que la Ville d’Andenne, avec toutes les précautions que cela implique, six travailleurs sur dix ne se sentiraient plus investis dans leur travail et/ou ne feraient pas confiance à leur hiérarchie. Et près de la moitié pédaleraient même dans la direction opposée à la raison d’être de l’administration communale.

Ces chiffres sont interpellants.

Le Comité de direction et le Collège communal se doivent de veiller à ce que chaque travailleur accomplisse ses missions et soit conscient de son importance (tant pour la Ville et ses habitants que pour l’image de la Ville) ainsi qu’au bien-être de chacun au sein du personnel communal. Afin d’objectiver la qualité du travail fourni par chacun, notre assemblée a formalisé l’évaluation des travailleurs il y a deux ans environ.

À ce sujet, auriez-vous l’amabilité de répondre aux questions suivantes ?

  • Avec le recul et l’expérience de ces deux dernières années, quelles leçons le Collège communal et le Comité de direction ont-ils pu tirer de la mise en place du processus d’évaluation ?

  • Certaines améliorations ont-elles été apportées à la manière de mettre en place les évaluations du personnel ?

  • Si l’évaluation du personnel est elle-même évaluée positivement, quelle est la vision du Collège en ce qui concerne l’évaluation du personnel des entités liées à la Ville (CPAS, Régie des sports, Office du Tourisme, Commission communale de l’accueil extra-scolaire, PromAndenne, FabLab, …) ? Ne dit-on pas qu’un travailleur heureux est bien plus productif ? Et que donc, nos citoyens sollicitant les services communaux en seront, par répercussion, encore plus satisfaits ?

En ce qui concerne le bien-être au travail, voici mes questions :

  • Quelles initiatives la Ville a-t-elle mises en place pour identifier les pistes d’amélioration du fonctionnement interne de ses services et pour mettre en œuvre toutes ou partie des pistes d’amélioration du bien-être des travailleurs ?

  • La problématique du burn out touche l’ensemble des secteurs professionnels. La Ville d’Andenne n’y échappe certainement pas. La direction des ressources humaines peut-elle donner quelques indicateurs chiffrés de l’ampleur du phénomène de burn out au sein du personnel communal (toutes entités confondues) ?
    Des mesures structurelles sont-elles prises de manière à résorber ce phénomène et à tout le moins le prévenir ?

Je vous remercie.

Interpellation déposée par Christian Mattart au Conseil communal du 27 mars 2017