Comment agir pour préserver la qualité des soins de santé de proximité sur le territoire de la commune ?
Les trois quarts des 31 médecins généralistes à Andenne ont plus de 50 ans. Et près d’un sur deux a plus de 60 ans. Seuls deux ont moins de 35 ans. Quel avenir pour la santé des Andennais ?
Le 17 novembre dernier, Christian Mattart, conseiller communal cdH à Andenne, demandait au Collège communal s’il avait connaissance d’une éventuelle pénurie de médecins à Andenne. Dans sa réponse pour le moins laconique, le porte-parole du Collège pour cette matière importante liée à la santé n’avait apporté aucune réponse concrète ou chiffrée.
Devant l’étonnement du cdH face à la réponse laconique qui lui était fournie, le Collège a malgré tout pris la peine de contacter la ministre fédérale de la Santé publique et nous a transmis sa réponse.
De la réponse de la ministre on peut relever quelques éléments interpellants :
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Au 21 janvier 2015, Andenne comptait 31 médecins généralistes en droit d’exercer (ce qui ne veut pas dire qu’ils exercent réellement).
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La ministre souligne que « la présence de maîtres de stage est un facteur prépondérant pour l’installation de nouveaux médecins généralistes ». Or, d’après le listing arrêté en septembre 2012, seuls deux médecins généralistes andennais étaient maîtres de stage !
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D’après les analyses faites par l’INAMI sur la densité médicale mesurée par commune, Andenne fait partie d’une zone de médecine générale à faible densité médicale. Le médecin généraliste qui s’installe à Andenne peut d’ailleurs bénéficier de la prime impulseo (20 000 €).
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Parmi les 31 médecins généralistes en droit d’exercer, près d’un sur deux est âgé de plus de 60 ans et plus des trois quarts ont plus de 50 ans !
La situation est donc plutôt inquiétante. D’autant plus quand on sait que la population andennaise continue d’augmenter régulièrement dans le cadre de la politique immobilière agressive de la majorité communale.
Qui plus est, ces chiffres ne représentent pas la réalité du nombre de médecins qui exercent réellement. Certains médecins ne consultent pas sur Andenne ou ne font plus de médecine générale. D’autres ne prestent qu’occasionnellement. Mais les données actuelles ne fournissent pas ces informations.
La prime impulseo s’élève à 20 000 € et est destinée à encourager de nouveaux médecins à s’installer dans des zones à faible densité médicale. Rien que le montant donne déjà une idée de la gravité de la situation. Et Andenne n’est pas seule. Gesves, Huy et certaines parties de Namur sont également faiblement couvertes, pour ne citer que nos voisins les plus proches.
Au delà de leur rôle purement médical, les médecins généralistes peuvent parfois être appelés à jouer un rôle social particulièrement important. C’est d’autant plus vrai dans les différents villages de notre commune, et à fortiori sachant qu’en 2011 plus de 21 % de la population andennaise était âgée de 60 ans et plus ! Il est nécessaire que le Collège fasse du renforcement des effectifs médicaux une priorité de sa politique. Il en va de la santé de la population andennaise.
En conclusion, la situation est grave sur le front de la médecine générale à Andenne. Le Collège a une responsabilité qu’elle doit saisir avant qu’il ne soit trop tard. Les mesures d’aide décidées par le fédéral pour soutenir l’installation de nouveaux médecins dans les zones faiblement couvertes ne se suffisent pas à elles-mêmes. Les communes doivent jouer un rôle plus actif afin d’inciter les jeunes médecins à ouvrir leur cabinet sur leur territoire, par exemple en menant une politique visant à créer un climat favorable à l’installation de nouveaux médecins à Andenne (initier la création d’une maison médicale, proposer des incitants fiscaux limités dans le temps, …).